Agriliant, dans les starting-blocks de la création
06 mai 2022 - Nos startups
Elles sont encore étudiantes mais sont loin d’avoir les deux pieds dans le même sabot ! Inés Vecten et Chloé Tinel développent depuis 18 mois Agriliant, un concept innovant de liens agricoles 100 % naturels et comestibles par les animaux. Filles d’éleveurs, elles connaissent bien les problématiques agricoles. « La fin de vie des filets utilisés pour attacher les balles de foin n’est pas maîtrisée. Ils restent dans les sols. Il faut les couper, les tirer et les liens abîment parfois la machine. Au final, les agriculteurs perdent du temps et de l’argent », témoigne Chloé Tinel.
Sans compter le danger pour la santé animale et la pollution des sols : 22 % seulement des 26.000 tonnes de ficelles et filets agricoles utilisés chaque année en France sont recyclés d’après l’éco-organisme A.D.IVALOR. Remplacer ces fils à usage unique par des liens biodégradables et comestibles, le concept est séduisant mais il n’existe pas à ce jour de matière première le permettant.
Un concept primé
A l’issue de leur cursus à UniLaSalle Rouen, école d’ingénieurs en agronomie et agro-industrie, Inés Vecten et Chloé Tinel font de ce projet leur stage de fin d’études, mais elles ne possèdent pas les compétences pour la développer. Elles décrochent le troisième prix du concours Agreen Start-Up et prix coup de coeur de Groupama.
Elles travaillent alors pendant plusieurs mois avec un ingénieur en charge de formuler une recette. « Nous espérons avoir la matière première cette année pour réaliser un premier prototype. Puis un test en grandeur réel à l’occasion de la moisson 2023. Mais il est difficile de fixer des dates car il y a beaucoup d’inconnues dans la recherche », souligne Chloé Tinel.
Les porteuses de projet ont déjà été contactées par des fabricants de filet. « Nous préférons créer une entreprise avec notre propre gamme, continue-t-elle, pour favoriser la transition agricole et optimiser le quotidien des agriculteurs. »
Déposer les statuts pour avancer
En avril, les startuppeuses sont entrées en incubation au sein de Normandie incubation et iTerra (Oise). Et le lancement d’Agriliant ? Les entrepreneuses préfèrent attendre pour valider leur concept et éviter tout frais inutile. Les mois passant, la faisabilité du projet se confirme. Impossible, dès lors, de faire l’économie d’une création d’entreprise. Ce sera pour le deuxième semestre 2022.
« Il est compliqué de faire avancer le projet sans structure juridique. Une fois la société créée, nous pourrons sceller un partenariat avec l’ingénieur en charge de la formulation. L’entreprise facilitera également le dépôt d’un brevet. » Le temps sera aussi venu de se mettre en quête de financement et compléter les fonds obtenus dans les concours .
Parallèlement, Chloé Tinel a d’autres projets entrepreneuriaux en cours. Elle reprendra en décembre l’exploitation familiale de bovins où elle entend replanter des haies pour éviter l’érosion de la biodiversité. Un autre gros chantier.