RSE & startup
24 mai 2023 - Blog
C’est quoi la RSE ?
Reprenons les bases : la commission européenne définit la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) comme « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ».
Pour Jean Picard, conseiller en développement durable et RSE à la CCI Rouen Métropole, la RSE est le fait de considérer son entreprise à travers l’environnement dans lequel elle se développe pour réduire l’impact qu’elle va avoir sur le territoire et lui apporter une pérennité.
De son côté, Anthony Chauvin, fondateur et CEO de la startup YooHelp, a souhaité mettre l’accent sur l’aspect sociétal de l’acronyme qui est trop souvent mis au second plan vs les enjeux environnementaux en expliquant qu’une jeune structure peut, à son échelle, agir en priorisant le bien être au travail de ses collaborateurs, assurer une égalité Homme-Femme, réfléchir à des espaces de vies comme des salles de pause agréables, proposer du télétravail, réorganiser le temps de travail (semaine de 4 jours par exemple), etc.
Les startups ont tout intérêt à prendre en compte leurs impacts, notamment environnementaux, dans leur cœur de métier (choix des fournisseurs, des matières premières, de l’énergie) pour assurer une pérennité d’entreprise à moyen et long terme. Le but étant de ne pas dissocier stratégie RSE et profitabilité, et bien au contraire, prouver qu’en mettant en place une stratégie de réduction des déchets et des ressources, on gagne de l’argent.
C’est d’autant plus simple pour elles d’intégrer ces enjeux dès le départ dans leur business model, et cela leur donne l’opportunité de faire face aux grands groupes qui sont déjà plus avancés sur le sujet.
Ok, mais par quoi je commence ?
La première étape consiste principalement à faire son auto-diagnostic : voir ses points faibles et forts sur les différents aspects et mettre en face des leviers d’actions.
Il existe plusieurs structures qui proposent des auto-évaluations gratuites en ligne comme Ekodev ou initier une analyse plus poussée avec zei-world.com par exemple.
Mieux vaut mettre en place des petites actions qui seront réalisables et réalisées in fine que d’aller tout azimute sur pleins d’actions.
L’objectif est d’embarquer tout le monde dans son enjeu et sa démarche.
On peut éco-concevoir son projet entrepreneurial et être convaincu de sa démarche et de son impact, c’est le début d’un cercle vertueux.
Ensuite, la seconde étape consiste à prioriser et pour ce faire, il existe des outils d’aide à la prise de décision comme “la matrice de matérialité” qui a pour objectif d’évaluer les enjeux RSE en fonction de leur importance pour les parties prenantes et de leur importance pour la prospérité de l’organisation. Dans la perspective RSE, la matrice permet donc de hiérarchiser les enjeux RSE d’une entreprise.
Cette hiérarchie classe les enjeux par ordre de priorité et par axe (social, sociétal, environnemental, gouvernance, finance, affaires…).
Enfin, oser communiquer sur ce que vous faites, en parler sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, sur votre site internet, sur vos offres d’embauche…
Innovation et RSE, est-ce compatible ?
Par essence, la startup est innovante, agile et elle doit s’adapter aux changements sociétaux et environnementaux pour rester performante et durable.
Aujourd’hui, ne pas considérer la RSE, c’est réduire ses chances de réussite. En effet, on parle de plus en plus d’innovation responsable. Comment mon produit, mon service, ma solution contribue à son échelle au développement durable local et territorial ?
Mettre en place une démarche RSE implique également de l’innovation. Pour intégrer les enjeux sociaux et environnementaux à ses activités, une entreprise doit transformer en profondeur son modèle économique. Cet exercice implique également de changer de logiciel, de se remettre en question et d’innover continuellement.
Comment ?
D’un point de vue Macro
- Redéfinir la notion de besoin : mieux réfléchir avant d’acheter et trouver des alternatives pour limiter l’usage des ressources
- Penser long terme et global : durabilité des produits, impacts sur la chaîne de production jusqu’à la fin de vie du produit, économie circulaire
- Soutenir la production locale en tenant compte des enjeux globaux : production éthique et raisonnée, juste rémunération des producteurs, traçabilité des conditions de travail à l’international
D’un point de vue Micro
- Opter pour le reconditionné pour l’équipement informatique et téléphonique de votre entreprise.
- Favoriser les transports doux pour limiter l’impact carbone
- Inciter vos collaborateurs à trier en créant des espaces dédiés et ludiques
- Réduire votre consommation de papier
Quelques lectures et podcast à découvrir sur le sujet pour aller encore plus loin :
Livre
Le monde sans fin, de Jancovicci
L’Âge des low techVers une civilisation techniquement soutenable, de Philippe Bihouix
Cradle to cradle, de William Mcdonough / Michael Braungart
Un business responsable, d’Yon Chouinard et Vincent Stanley
Podcast
Time to shift
Merci pour leur contribution à cet article à :
- Jean Picard, conseiller développement durable CCI Rouen Métropole. Ingénieur en gestion des risques QHE, économie circulaire, rejets atmosphériques lié au dérèglement climatique, gestion des déchets et mise en place d’un bilan carbone. Il intervient sur 3 thématiques en focus : énergie, économie circulaire, RSE.
- Anthony Chauvin, fondateur et CEO de la plateforme Yoohelp, qui propose de la formation, du conseil et de l’accompagnement sur la thématique RSE, ainsi qu’une application sur la partie Qualité et Hygiène.