Tellux : l’analyse des sols pollués fait sa révolution !
03 mai 2021 - Nos startups
La dépollution des sols est au cœur de nombreux enjeux financiers, urbanistiques et environnementaux. Pour y répondre, la start-up Tellux a mis au point une technologie innovante alliant imagerie hyperspectrale et intelligence artificielle.
Antonin van Exem, géologue, fondateur et dirigeant de Tellux nous présente cette technologie alternative aux méthodes actuelles d’analyse par échantillonnage qui en corrige les insuffisances et permet de maîtriser le coût des chantiers de dépollution.
L’insuffisance de la technique de l’échantillonnage
Qu’elles fassent quelques m 2 ou plusieurs hectares, les friches industrielles posent le problème de leur dépollution. La technique actuelle repose sur le prélèvement et l’analyse de quelques grammes de terre seulement, une approche peu fiable et largement insuffisante par rapport à l’hétérogénéité et la quantité des polluants dans les sols. “Cette insuffisance a de lourdes conséquences car les chantiers de construction sont mis à l’arrêt ou interrompus par l’attente des résultats de l’analyse ou la découverte inattendue d’un nouveau polluant”. À cela s’ajoute la problématique écologique de la traçabilité de ces terres qui mal analysées ne sont pas ou insuffisamment gérées.
Innovante, la solution Tellux sécurise financièrement les chantiers de décontamination.
Tellux est la première entreprise au monde à utiliser l’imagerie hyperspectrale pour l’analyse des sols. Cette technologie repose sur le bombardement de lumière haute densité de la terre et l’analyse des données collectées par l’intelligence artificielle. “Elle permet une lecture continue de la pollution et des composites des sols sur toute la profondeur d’un sondage”. Exit donc la technique de l’échantillonnage qui n’en donne qu’une image fractionnée et partielle. Tellux fournit aux promoteurs et aux collectivités le moyen de sécuriser financièrement les chantiers de dépollution.
99 % de fiabilité pour les polluants organiques
Aujourd’hui Tellux assure une précision et une fiabilité unique pour la détection et l’analyse des polluants organiques dans les sols. La rapidité de l’analyse qui peut s’effectuer directement sur le terrain, permet même d’y inclure les polluants volatils, chose impossible par échantillonnage et transports des échantillons. Une évolution majeure quand on sait que les erreurs de diagnostic concernent près de 60 % des diagnostics. “Nous travaillons à élargir notre champ d’analyse aux sulfates et aux métaux lourds et recherchons pour cela des friches industrielles à analyser pour intégrer ces données dans notre algorithme d’analyse”. L‘objectif à court terme étant d’assurer une précision parfaite sur toutes les familles de polluants.
Une innovation reconnue et récompensée !
Après avoir obtenu en 2019 le label French Tech émergence Catégorie “Deep Tech” et un financement par l’ADEME, Tellux est la gagnante du concours I-nov 2020 catégorie « Préservation de l’eau et des milieux ». Les collectivités de Rouen et de Dunkerque ont déjà fait appel à cette jeune pousse normande pour divers projets de reconquête foncière et les demandes s’accumulent augurant d’un développement rapide de la société.
Vers la fin du carottage ?
Enfin, si l’analyse se fait toujours par carottage des sols, Tellux poursuit sa recherche pour éviter cette étape et mettre au point un système nomade d’analyse des sols qui ne nécessiterait pas d’extraction. “Cette évolution majeure réduira encore le coût de l’analyse et de la décontamination des sols. Nous espérons la commercialiser d’ici trois ans”.
La dépollution des sols, un secteur d’avenir
L’objectif “zéro artificialisation nette” (ZAN) inscrit au Plan diversité rappelle l’urgence de la préservation des sols face aux conséquences écologiques et économiques induites par l’urbanisation de terres naturelles. Préservation des habitats naturels et des continuités écologiques nécessaires à la circulation de la faune sauvage, mais aussi préservation de notre autonomie alimentaire et de la production de matières premières nécessaires à la chimie verte et autres secteurs : l’objectif clairement affiché est de ne plus consommer de terre naturelle. Pour contenir les besoins de construction, les friches industrielles, les sites miniers ou autres lieux dont les terres sont polluées, deviennent des environnements à valoriser.
Source : www.bfmtv.com
Ce contenu a été réalisé en partenariat avec SCP. La rédaction de BFM Business n’a pas participé à la réalisation de ce contenu.